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L’immobilier et la cryptomonnaie

Monnaie virtuelle immobilier

Depuis quelques années, les technologies de la cryptomonnaie font régulièrement parler d’elles dans le monde entier. Parmi les grands évènements relayés par les géants de l’information, nous pouvons notamment citer l’explosion de la valeur du Bitcoin dont la valeur atteignit 19 000 dollars en décembre 2017. Avec l’annonce du projet de monnaie virtuelle « Libra » de Facebook, ce type de devises revient sur le devant de la scène. Mais qu’en est-il des cryptomonnaies dans l’immobilier ? Peut-on réaliser des transactions avec ? Réponse dans cet article.

Qu’est-ce que la monnaie virtuelle ?

Comme beaucoup de français, vous avez déjà probablement entendu ce nom sans connaitre le concept se cachant derrière. Concrètement, les cryptomonnaies fonctionnent grâce à un réseau informatique décentralisé. Le fonctionnement de la monnaie virtuelle s’appuie donc sur un ensemble d’internautes nommés « mineurs ». Grossièrement, chaque maillon de la chaine héberge une copie des registres des transactions. Une fois que celui-ci enregistre une opération, il l’inscrit dans le registre. Les modifications sont ensuite transmises à tous les registres. C’est ce que l’on appelle la « blockchain ».

Revenons plus précisément sur le rôle du mineur. Dans la plupart des monnaies virtuelles, son rôle principal consiste à s’assurer de la bonne réalisation des transactions. En contrepartie de ce travail, le participant au réseau reçoit une récompense. Cette dernière prend généralement la forme d’une certaine somme de la monnaie virtuelle concernée. Cependant, la vérification des opérations financières demande beaucoup de ressources. Le minage nécessite effectivement une forte consommation électrique et un usage important de composants informatiques (cartes graphiques et processeurs).

Bien que le Bitcoin soit le plus célèbre, il existe un très grand nombre de cryptomonnaies. Cependant, les 5 monnaies virtuelles aux capitalisations boursières les plus importantes sont les suivantes :

Parmi la liste des cryptomonnaies célèbres, nous pourrions également citer le Bitconnect. Cependant, celle-ci ne se démarque pas par sa valeur. Au contraire, cette monnaie virtuelle s’avéra être une arnaque fonctionnant en système Ponzi. En réalité, sa renommée sur internet provient de la conférence visible ci-dessous (en anglais). Le présentateur surjoue totalement pour attirer l’attention sur la marque et devient un running-gag du web (un meme pour les connaisseurs).

La cryptomonnaie et l’immobilier

En France, le marché des cryptomonnaies est encore une jungle. Effectivement, le cadre juridique est quasiment inexistant (comme pour chaque nouvelle innovation). Dans les faits, la loi PACTE est la première à tenter de réguler le secteur en mai 2019. Cependant, cette dernière concerne seulement les prestataires de monnaies virtuelles. En effet, ces acteurs doivent dorénavant s’enregistrer auprès de l’Autorité des Marchés Financiers.

Concernant les transactions, l’article L111-1 du Code monétaire et financier ne reconnait que l’euro comme monnaie officielle de la France. Cela signifie que l’affichage des prix et l’acceptation de paiement sont uniquement obligatoires dans cette devise. Un propriétaire vendant son bien peut alors refuser s’il le souhaite une vente en cryptomonnaie de son bien immobilier. Bien que la réglementation n’interdise pas les opérations de ce style, c’est le vendeur et lui seul qui est le décideur final pour le choix de ce moyen de paiement.

Malgré ce vide juridique, plusieurs transactions expérimentales ont déjà vu le jour à travers le monde. En France, la première vente immobilière en cryptomonnaie a eut lieu en juin 2019. Celle-ci concernait l’hôtel particulier « AnnA » situé à Boulogne-Billancourt pour un prix de vente atteignant 6,5 millions d’euros. La start-up Equisafe, spécialisée dans les transactions digitales a ainsi séparée le capital de la société détenant le bien en 100 parts (tokens). Malgré son statut unique, l’opération comportait également des éléments plus classiques. Effectivement, les parties prenantes ont dû recourir aux services d’un notaire pour conclure l’affaire.

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Pourquoi utiliser la blockchain pour l’immobilier en France ?

Même si les technologies de la cryptomonnaie sont relativement jeunes, de nombreux professionnels de l’immobilier y voient un potentiel. Ceux-ci identifient plusieurs atouts pour l’immobilier. Tout d’abord, une valeur universelle. Une devise unique facilite les transactions internationales en supprimant les taux de changes pratiqués entre chaque monnaies. Par exemple, un bitcoin français aura la même valeur qu’un bitcoin australien.

Ensuite, les transactions sont davantage sécurisées que dans un système classique. Chaque utilisateur disposant d’un registre des transactions, il est théoriquement quasiment impossible de falsifier une opération. Dans le cadre d’un marché aussi engageant que l’immobilier, cela représente une avancée non négligeable.

Finalement, les transactions immobilières réalisées en cryptomonnaie sont également plus rapides qu’une opération classique. Effectivement, les échanges ne sont pas soumis aux horaires d’ouvertures des banques. Vous pouvez alors acheter un appartement à 1 heure du matin si tel est votre choix. Cela représente donc une réduction des lourdeurs administratives dans un marché immobilier fortement réglementé.

Les arguments contre les transactions immobilière en blockchain

Cependant, il existe aussi de fortes barrières à l’heure actuelle freinant les transactions immobilières en monnaie virtuelle. La principale limitation réside dans les valeurs fluctuantes de ces cryptomonnaies. En effet, le faible nombre d’opérations réalisées avec ces dernières offre un terreau fertile à la spéculation. Par exemple, le prix d’un bitcoin est passé de 19 000 dollars en décembre 2017 à 8 599 dollars en novembre 2019. À l’heure actuelle, les transactions en monnaies virtuelles sont donc risquées pour un bien aussi durable qu’un actif immobilier.

L’une des raisons expliquant ce faible nombre de transactions est la fragmentation de l’offre. Effectivement, il existerait plus de 16 000 devises virtuelles différentes. Selon l’institut Kantar TNS, seul 6,7% des français possèdent des cryptomonnaies. Les acquéreurs investiraient principalement dans le bitcoin (68% des sondés), l’Ethereum et le Dash (24% des interrogés chacun). Cet éclatement du marché ne favorise alors pas sa démocratisation en tant que moyen de paiement.

Cette valeur fluctuante et la multiplication des devises entraînent finalement une faible utilisation des monnaies virtuelles pour la transaction. En effet, peu de commerces acceptent déjà ce type de devises. Certaines entreprises ont même fait machine arrière comme Steam et Microsoft qui refusent dorénavant les paiements en Bitcoin. De même, plusieurs Etats tels que l’Arabie Saoudite et le Vietnam interdisent purement et simplement la plupart des cryptomonnaies.

? La cryptomonnaie, un secteur à suivre pour l'immobilier
Fortement investies par les spéculateurs, les cryptomonnaies sont encore trop instables pour servir dans une transaction immobilière. Cependant, les technologies évoluent rapidement et de plus en plus de multinationales s’intéressent au sujet. Il est donc probable que ces devises numériques prennent de plus en plus d’importance dans les années à venir.

Bitcoin, Equisafe et Sepab : les noms célèbres de la cryptomonnaie

Outre les monnaies virtuelles elles-mêmes, de nombreux noms d’entreprises risquent de revenir régulièrement dans les médias. Ayant participé à la tokenisation du premier bien immobilier en France (l’hôtel particulier AnnA), Equisafe oeuvre donc dans l’investissement en cryptomonnaie. Preuve de l’importance de cette entreprise, ses fondateurs ont présenté leur projet lors du Forum Économique Mondial de 2020.

Dans le cadre de ces activités, Equisafe a d’ailleurs fortement transformé l’existence de la société Sapeb Immobilier. Entreprise détenant l’hôtel particulier AnnA, celle-ci a vu ses parts être transformées en token via la blockchain. L’opération servant d’expérience, il faudra suivre de près l’évolution de cette affaire pour juger de la viabilité de ce type d’action.

Finalement, impossible de parler de cryptomonnaie sans aborder le bitcoin. Monnaie virtuelle la plus connue, elle est aussi la mieux acceptée. Dans le monde, des transactions immobilières avec cette devise ont déjà eu lieu. Celles-ci se sont notamment déroulées à Miami (Floride), à Dubaï (Emirats Arabes Unis) et Bali (Indonésie).

La cryptomonnaie, le futur de l’immobilier ?

En l’état actuel du marché, difficile de répondre à cette question. Quoi qu’il en soit, l’arrivée d’un géant tel que Facebook et sa devise « Libra » sur le secteur va crédibiliser l’offre. Contrairement à la plupart des acteurs, Libra s’appuie sur plusieurs monnaies étatiques (dollars, euros, etc.). Elle devrait ainsi éviter les fortes fluctuations dont sont victimes les monnaies virtuelles actuelles. Ce nouveau service a ainsi déjà séduit de nombreuses multinationales comme Uber ou Visa.

De même, le marché risque de rester frileux tant qu’une réglementation claire n’aura pas vu le jour sur les transactions en monnaie virtuelle. Actuellement, aucun pays ne dispose d’une loi spécifique aux opérations impliquant des cryptomonnaies. Notez également que pour une fois l’Union Européenne n’est pas en retard par rapport aux Etats-Unis en termes de législation. En effet, les pays membres ont décidé d’exonérer de TVA les échanges entre devise virtuelle et euros.

Malgré le retard législatif, de nombreux acteurs continuent de s’afférer pour rendre les transactions en monnaies virtuelles accessibles à tous. C’est notamment le cas de Global P.O.S. Spécialisée dans les paiements digitaux, la société expérimente les échanges en cryptomonnaies. L’ambition de l’entreprise est ainsi de proposer ce service à ces clients d’ici 2020. Parmi les potentiels utilisateurs, nous retrouvons notamment les marques Décathlon, Conforama et Boulanger. Le nombre de points de ventes acceptant les devises numériques risque alors de fortement augmenter dans le futur.