Proprio.immo
Présentation coliving

Le coliving : définition, tarifs et rentabilité

Dans notre société actuelle, l’immobilier doit s’adapter à de nombreux défis. En effet, la hausse des prix du m², la raréfaction des espaces et la nomadisation professionnelle constituent autant de challenges s’imposant au marché du logement. Face à ces derniers, le secteur répond de différentes manières. Parmi ces réponses, le coliving prend de plus en plus d’importance. Découvrez donc ce concept dans notre article.

Définition du coliving

Étrange mélange entre collocation, résidence de service et coworking, les espaces de coliving se caractérisent par 3 éléments. Tout d’abord, chaque résident possède son propre studio au sein même d’un logement collectif. Dépassant rarement les 20 m², ces derniers se composent d’une chambre à laquelle est parfois adjointe une salle d’eau et une kitchenette.

En plus des studios, le reste du logement collectif est réparti entre de grands espaces partagés. Les résidents de l’habitation se retrouvent alors dans la cuisine, la salle à manger et des surfaces de loisir. À l’inverse des chambres permettant aux locataires de s’isoler, ces lieux ouverts servent aux habitants à socialiser et échanger entre-eux.

Finalement, le coliving se distingue également par les services inclus dans la résidence. Parmi les plus courants, vous retrouverez le ménage, internet, une buanderie, du vidéo streaming, etc. Vous l’aurez compris le but ici est de décharger les locataires du maximum de tâches ménagères et administratives.

Un concept atypique

Outre sa répartition entre espaces privés/collectifs et ses services inclus dans le loyer, un logement en coliving dispose d’autres caractéristiques propres. Facile d’accès, ce type d’habitation permet généralement aux locataires de rester le temps qu’ils souhaitent. Ainsi, le résident peut habiter la résidence un jour ou une année. Cette solution correspond ainsi parfaitement aux personnes recherchant un hébergement de plus ou moins courtes durées.

Dans les plus grandes structures, il existe également des installations disponibles pour les résidents de l’ensemble du complexe. Par exemple, les piscines, cinémas et salles de sports constituent des bonus plus qu’appréciables. En effet, qui n’a jamais rêvé de piquer une tête en petit comité ?

Concernant la gestion du complexe de coliving, celle-ci est en réalité rarement le fait du propriétaire du bâtiment. Effectivement, ce dernier signe dans la plupart des cas un bail commercial avec une entreprise souhaitant réaliser ce type d’activité. Par conséquent, l’investisseur n’a pas besoin de meubler l’ensemble, ni de gérer les tâches inhérentes à cette activité (relation avec les locataires, organisation des évènements, etc.). Cette vidéo vous expliquera synthétiquement le concept de coliving.

La différence avec la collocation

En résumé, chaque locataire dispose de sa propre chambre et partage avec les autres des espaces collectifs. Vous pensez donc que le coliving est la même chose que la collocation ? Pourtant, ces deux types d’hébergements disposent de grosses différences. Au contraire de la colocation, le coliving vise à créer un véritable écosystème. Hormis les services, ce genre de résidences disposent aussi de pièces et installations communes à tout le bâtiment. Les équipements les plus populaires sont ainsi la salle de sports, la terrasse, la piscine, etc.

De même, le coliving s’adresse également à une cible très différente. En effet, la collocation s’adresse majoritairement à des locataires cherchant à économiser sur le prix de leurs loyers. À l’inverse, le coliving vise surtout les jeunes actifs disposant de revenus confortables. Spécialiste du conseil en immobilier, l’entreprise américaine JLL a déterminé un profil type du coliver. Celui-ci aurait entre 25 et 50 ans et gagnerait entre 40 000 et 90 000 dollars par an (soit 36 300 à 81 700 euros/an). Ce sont donc deux sortes de clientèles à l’opposé total.

Quelle rentabilité attendre dans le coliving ?

Les hébergements en coliving étant sans réel engagement, leur fonctionnement peut déboucher sur un fort taux de turnover, bien que BNP Paribas estime que 45% des résidents restent plus d’un an. Il est donc aisé de comparer ce type de logements avec un bien en location saisonnière. Or, le coliving permet de louer plusieurs petites pièces au lieu d’une habitation complète. Vous recevez donc plusieurs loyers à la place d’un seul. À surface égale, vous percevez alors des revenus plus importants.

Cependant, les dépenses sont aussi supérieures en coliving qu’en location saisonnière. Effectivement, les services et équipements premium proposés aux locataires ont un coût non négligeable. Finalement, la rentabilité de l’ensemble trouve son équilibre entre le nombre de résidents présents dans le bâtiment et les prestations fournies à ces derniers. Les économies d’échelle jouent donc un rôle prépondérant dans la viabilité de ce genre de projet.

Le marché étant relativement nouveau, difficile de vous donner un prix moyen pour une chambre en coliving. Dans ce cadre, nous prendrons l’exemple de Ollie, une entreprise disposant d’un complexe à New-York. Située dans le quartier de Long Island City, la société loue des studios d’environs 15 m² à partir de 1 572 dollars par mois. Comparativement, ce type de résidence reste moins onéreux qu’une location locale classique coûtant en moyenne 2 557 dollars. Cependant, à surface privée égale, un bail normal reste plus abordable (546 dollars pour 15 m²). La principale valeur ajoutée du coliving se trouve donc dans les parties communes et les services inclus dans la prestation.

? Plus qu'un projet immobilier, une aventure entrepreneuriale
Un investissement dans le coliving tient plus de la création d’entreprise que du seul projet immobilier. Vous devez notamment trouver l’endroit idéal où vous installer, déterminer la taille optimale pour créer le plus d’économie d’échelle et gérer votre communauté (création d’évènements, etc.). Rassurez-vous, il est toujours possible de confier la partie gestion à une entreprise spécialisée par le biais d’un bail commercial.

Les tarifs moyens par ville en France

En France, le marché est encore moins développé qu’aux Etats-Unis. Effectivement, la BNP Paribas rapporte que 50% de l’offre se concentre à Paris. Le média ZigZag, spécialiste de la ville lumière estime le prix moyen d’un coliving à 700 euros par mois. Cependant, ces tarifs sont probablement faussés par certains acteurs dédiés à une clientèle très particulière. Par exemple, la Station F propose des logements en coliving à partir de 399 euros par mois. Toutefois, seuls les créateurs de start-up peuvent accéder aux habitations proposées par le complexe.

Concernant les autres grandes villes de France, nous baserons nos calculs sur les offres présentées par la plateforme regroupant de nombreux espaces de coliving : Colivme. À Marseille, les quatre acteurs recensés sur place proposent un tarif moyen de 508,75 euros par mois. Du côté de Bordeaux, les deux seules entreprises louent ce type d’hébergement à un prix moyen de 780 euros par mois. Gardez toutefois en tête que Colivme ne regroupe qu’une partie de l’offre du marché (30% selon pierrepapier).

Les limites actuelles à ce type de logement

Bien que le coliving semble être un nouveau produit immobilier tentant pour réaliser un investissement, il existe malgré-tout des inconvénients à se lancer dans cette aventure. Premièrement, vous devez disposer d’une mise de départ importante. Effectivement, ces hébergements doivent se situer dans des secteurs dynamiques en grande ville. Le prix au m² est donc très onéreux dans ces zones. De plus, l’achat des équipements premium (machines de sports, ordinateurs, etc) représentent également un certain coût.

De même, ce genre d’hébergement s’avère peu adapté à certaines régions. Par exemple, lancer un complexe de coliving en Ardèche est un projet ayant de fortes chances d’échouer. En effet, les biens immobiliers locaux sont abordables et la démographie relativement faible. Les ardéchois se tourneront donc davantage vers un logement classique. Finalement, le coliving partage les mêmes limites que son grand frère dédié aux locaux professionnels : le coworking.

➔ A lire aussi : L’immobilier et la cryptomonnaie

Comment investir dans le coliving ?

Vous l’aurez compris, lancer un espace de coliving demande d’importants moyens financiers. Pourtant, il est également possible d’investir dans cette activité sans être aussi riche qu’un membre de l’aristocratie britannique. Tout comme au Chifoumi, le papier gagne toujours contre la pierre dans le cadre d’un investissement à moindre frais dans l’immobilier. Effectivement, des initiatives de groupements commencent à voir le jour en France. Par exemple, Audacia Elevation est un fond d’investissement dédié au coliving. Avec une mise initiale minimale de 100 000 euros, le groupe vise un rendement annuel de 6%.

Afin de lancer une activité de coliving, de nombreux investisseurs utilisent aussi le crowdfunding pour se regrouper et mutualiser leurs moyens financiers. En France, la plateforme de financement participatif Anaxago est devenue le moyen pour le promoteur Axis de financer ses projets de résidences de coliving gérées par Babel Community. En effet, les crowdfunders pourront investir dans le nouvel ensemble de coliving devant voir le jour à Grenoble.

Le coliving, un investissement d’avenir ?

Sujet tendance, le coliving est-il vraiment un investissement d’avenir ? À la vue du marché actuel, nous sommes tentés de répondre par l’affirmatif. En effet, la difficulté croissante pour trouver un logement abordable dans les grandes villes cumulée à la nomadisation professionnelle joue en faveur de ce type de logement. Pour s’installer durablement dans le paysage immobilier français, le coliving doit toutefois passer par deux phases.

La première consiste à sortir de Paris pour conquérir les marchés des autres grandes villes. Or, de nombreux acteurs du coliving s’attaquent déjà à cette tâche. Par exemple, The Babel Community a annoncé vouloir s’implanter dans 25 cités européennes d’ici à 2025. La commune de Lille figurerait dans les projets bien avancés. De son côté, le promoteur Vinci Immobilier souhaite lancer sa propre marque dédiée nommée « Bikube« . Celle-ci ciblerait notamment Toulouse et Montpellier. À Lyon, la société démolirait le site d’Orange Dauphiné pour le remplacer par de nombreuses installations dont 7 500 m² réservés à un bâtiment de coliving.

La seconde phase est d’élargir la clientèle ciblée par le coliving. Effectivement, l’offre actuelle se destine principalement à des jeunes actifs aux revenus confortables. Or, cette catégorie de personne représente une faible partie de la population française. Des résidences financièrement plus abordables et adaptées aux besoins de locataires spécifiques (couples, familles, etc.) devraient voir le jour. Par exemple, un immeuble proposant non pas des chambres, mais des appartements entiers avec différents services et espaces communs comme une crèche ou une salle de jeux pourraient constituer la solution parfaite pour les familles avec enfants.